Pratique d'exercices physiques au travail et prévention des TMS

Face à l’augmentation des troubles musculosquelettiques (TMS), 1ère maladie professionnelle reconnue en France, la pratique d’exercices physiques en entreprise se développe de plus en plus. Aujourd’hui, peu d’évaluations de ce type de programmes ont montré la preuve de leur efficacité pour prévenir la survenue de TMS. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) rappelle aux employeurs et aux salariés l’importance de la prévention collective et de l’encadrement médical par les services de santé au travail.

 

A l’origine d’une sinistralité très élevée, les TMS représentent 87% des maladies professionnelles en France, soient plus de 42 500 cas en 2016 [1]. Face à ce fléau, des programmes d’échauffements, de renforcement musculaire, d’étirements… sont fréquemment proposés aux entreprises par des intervenants extérieurs. Toutefois, ces pratiques posent de nombreuses questions, notamment lorsqu’elles consistent seulement en une approche individuelle de prévention des risques professionnels, sans remise en question de la conception des postes et des modes d’organisation du travail.

 

Manque de preuves en matière de prévention des TMS, mais des effets bénéfiques sur le collectif

 

Sur la base d’un état des lieux des techniques d’exercices physiques proposées, l’INRS a analysé leur pertinence et leur place dans la prévention de la survenue des TMS. Jusqu’à présent, les expériences de terrain ont surtout été évaluées dans le secteur tertiaire où les tâches physiques réalisées sont très légères (bureau, administration, centre d’appels, techniciens de laboratoire…). A l’inverse, moins d’études ont été menées dans les secteurs professionnels avec une charge physique plus forte (bâtiment, industrie, secteur hospitalier ou de l’aide à domicile…). Dans son document de synthèse, l’INRS relève un manque de preuves sur l’efficacité de ces mesures pour prévenir les TMS, excepté pour des personnes souffrant de douleurs dans la région du cou et des épaules et qui ont un travail de bureau sédentaire. Des effets bénéfiques sont toutefois à noter sur la mise en route physique et mentale et le renforcement du collectif.

 

Des pratiques à replacer au cœur de la démarche de prévention

 

« Prévenir les TMS ne se résume pas à la pratique d’exercices physiques, qui d’ailleurs ne sont pas sans risque. Ces pratiques doivent systématiquement être mises en place en complément d’actions de prévention collective et ne jamais s’y substituer. » insiste Laurent Claudon, responsable de laboratoire au sein du département Homme au Travail, à l’INRS. Analyser les situations de travail pour les améliorer, réfléchir aux raisons qui motiveraient la mise en place de ce type de programmes, en partager les objectifs et les modalités de mise en œuvre avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise (direction, représentants du personnel, préventeurs, service de santé au travail…) sont des prérequis incontournables.

 

« La prévention des TMS passe par un dépistage préalable des situations de travail à risque, puis par une intervention ergonomique pour agir sur les conditions de travail et réduire le risque. La mise en place de la pratique d’exercices physiques en entreprise nécessite un encadrement par le service de santé au travail. » ajoute le Dr. Agnès Aublet-Cuvelier, chef du département Homme au Travail, à l’INRS.

 

L’INRS rappelle aux employeurs et aux salariés l’importance de la prévention collective et de l’encadrement médical par les services de santé au travail.

 

Les TMS en chiffres

 

  • 87% des maladies professionnelles en France, soient plus de 42 500 cas en 2016.
  • 46% des TMS entraînent des séquelles (incapacités permanentes)
  • Plus de 90 % des TMS en premier règlement concernent les membres supérieurs en 2016.

 

Pratique d’exercices physiques au travail - Quels bénéfices pour la prévention des TMS ?

 

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