Les troubles musculo-squelettiques concernent tous les métiers

Lombalgies et cervicalgies, syndrome du canal carpien, tendinites...Les troubles musculo-squelettiques représentent la majeure partie des maladies professionnelles reconnues par la Sécurité sociale.

 

Dans le monde professionnel, on entend de plus en plus parler des troubles musculo-squelettiques ou TMS, qui lèsent les articulations, les tendons, les nerfs et les muscles. Les membres supérieurs sont les premiers concernés, mais tout l’appareil locomoteur est susceptible d’être affecté par ces diverses pathologies.

 

D’abord transitoires, elles peuvent devenir irréversibles et handicapantes si elles sont négligées. En 2015, elles représentaient ainsi 87 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général de la Sécurité sociale.

 

Lombalgies et cervicalgies ; syndrome du canal carpien qui paralyse le poignet ; tendinites du coude et de l’épaule ; inflammation de la bourse séreuse (hygroma) du genou… Certaines atteintes peuvent être spécifiques à certains métiers. L’hygroma affecte ainsi les plombiers et carreleurs qui travaillent à genoux. Les tendinites du coude et de l’épaule touchent les salariés qui effectuent des gestes répétitifs des bras comme les caissières ou les ouvriers sur ligne de production. Mais de fait, « tous les secteurs d’activité sont touchés», explique Laurent Kérangueven, ergonome expert en assistance conseil dans la prévention des TMS à l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité).

 

Tous les métiers sont concernés

 

Beaucoup de cas sont enregistrés dans les métiers de l’agroalimentaire (notamment ceux de la viande) ; dans la métallurgie et la construction automobile ; dans le bâtiment, les travaux publics et le nettoyage. Mais aussi - on commence à en prendre la mesure - dans les métiers d’aide et de soin à la personne. A domicile ou en établissement, les aides-soignants et auxiliaires de vie effectuent au quotidien des gestes de manutention répétés, des portages de personnes, qui provoquent une fatigue et des douleurs dans le dos.

 

Quand les TMS sont consécutifs à des efforts physiques importants, à des gestes répétitifs et à des postures extrêmes qui créent de fortes contraintes articulaires (travailler avec les bras levés au-dessus des épaules, par exemple), on parle de pathologies liées à une hypersollicitation de l’appareil locomoteur.

 

«Mais les TMS peuvent aussi résulter d’un manque de sollicitation, souligne Laurent Kerangueven. Le fait de rester assis longuement devant un écran provoque une mobilisation faible mais continue, des fibres musculaires, qui n’est pas non plus sans conséquence.»

 

Risque de douleurs chroniques

 

Les contraintes biomécaniques ne sont cependant pas seules en cause. Le contexte psycho-social de la pratique professionnelle peut en effet aggraver le risque de TMS. Une charge de travail excessive, un rythme trop soutenu et un temps de récupération insuffisant, l’absence de marges de manœuvre dans l’organisation de son activité, un faible soutien social de la part de la hiérarchie ou des collègues… tout cela peut être générateur de stress. Or, celui-ci amplifie la perception de la douleur et rend le salarié plus sensible aux autres facteurs de risque. Il induit une tension musculaire constante qui aggrave l’impact des facteurs biomécaniques et provoque des inflammations. Les douleurs peuvent ainsi devenir chroniques.

 

La prise en charge et la prévention des TMS ne peuvent donc se limiter à l’aménagement physique du poste et du rythme de travail. Améliorer l’ergonomie du geste, atténuer le bruit, adapter la lumière ne suffisent pas si l’on n’agit pas aussi sur la dimension organisationnelle et humaine de l’activité. A méditer. Car si les TMS sont un handicap douloureux pour ceux et celles qui les subissent, ils représentent aussi un enjeu pour l’entreprise. Principale cause d’arrêt de travail, avec tout ce que cela implique en termes d’organisation et de productivité, mais aussi de perte de compétences, les TMS ont provoqué en 2012, la perte de 10 millions de journées de travail.

 

Source : sante.lefigaro.fr

 

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