La pénibilité au travail est la plus élevée dans la fonction publique hospitalière (Dares)

La pénibilité au travail déclarée par les salariés est plus élevée dans la fonction publique hospitalière (FPH) que dans les autres versants et le secteur privé, selon une étude de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère du travail) publiée en décembre 2019.

L'étude de la Dares, intitulée "Les expositions aux risques professionnels dans la fonction publique et le secteur privé en 2017", a été mise en ligne le 24 décembre sur le site du ministère du travail.

Les données présentées sont issues de l'enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) de 2017. Elle a été menée dans les trois versants de la fonction publique et dans le secteur privé, en collaboration avec la direction générale du travail (DGT, inspection médicale du travail) et la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP).

 

Les agents et salariés formant l'échantillon de l'enquête ont été interrogés par leur médecin du travail ou médecin de prévention pour réaliser l'enquête.

 

Les expositions aux risques professionnels sont présentées par type de contraintes: physiques, organisationnelles, expositions aux agents biologiques et aux nuisances chimiques, ainsi que risques psychosociaux.

 

Concernant les risques psychosociaux, les agents de la FPH estiment à 57,7% souffrir d'un "manque de reconnaissance" contre 50,6% en moyenne, tous types d'employeurs confondus. Ils estiment à 18,5% faire face à des "comportements hostiles" (contre 16,6% de moyenne) et à 35,3% être en situation de stress au travail avec une "forte demande psychologique et faible latitude décisionnelle" (contre 26,9% de moyenne).

 

Les hospitaliers sont également les plus exposés aux contraintes organisationnelles avec par exemple :

 

  • 88,5% des agents "en contact avec le public" dont "69,1% en contact tendu avec le public même occasionnellement" (contre 49,9% de moyenne public et privé confondus)
  • 45,6% qui travaillent "au moins 10 dimanches par an" (20,5% de moyenne)
  • 4,5% qui estiment "devoir toujours ou souvent se dépêcher" (35% de moyenne)
  • 37,2% qui considèrent avoir un "temps insuffisant pour effectuer correctement son travail" (28% de moyenne)
  • 35,1% qui estiment "ne pas avoir un nombre de collègues suffisant pour effectuer correctement son travail" (20,2% de moyenne).

 

Concernant l'exposition aux agents biologiques, les hospitaliers sont également les plus touchés avec 72,8% exposés "à un ou plusieurs agents biologiques" (contre 24,9% de moyenne).

 

De même pour l'exposition aux agents chimiques, avec 57% des agents exposés (contre 32,3% de moyenne) et notamment exposés aux alcools (éthanol, butanol, isopropanol, etc.) avec 34,5% (contre 7,4% en moyenne) et 7,5% exposées aux radiations et rayonnements (contre 2,7% en moyenne).

 

En ce qui concerne les contraintes physiques, les agents de la FPH sont encore en première ligne avec notamment 82,7% qui estiment subir des "contraintes posturales et articulaires" (contre 71,5% tous types d'employeurs confondus), 53,5% qui font de la "manutention manuelle de charges" (34,3% de moyenne) et 31,1% dans des "situations avec contraintes visuelles" (30% de moyenne). Les principales contraintes physiques citées sont : la position débout ou le piétinement (65,8% contre 48,7% en moyenne), le déplacement à pied dans le travail (64,5% contre 43,2% en moyenne) ou encore des contraintes posturales rachidiennes (41,5% contre 35,5% en moyenne).

 

La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a fait valoir mi-décembre que la reconnaissance de la pénibilité serait une "avancée sociale majeure" pour la FPH dans le cadre de la réforme des retraites.

 

Elle devait rencontrer les centrales syndicales le 7 janvier pour aborder notamment cette question de la pénibilité.

 

Source : techopital.com

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