Les salariés face aux TMS et l'impact du mal de dos dans leur vie

Alors que les troubles musculosquelettiques (TMS) sont de plus en plus répandus (+9 points en France de 2010 à 2015) au point d’être le type de maladies professionnelles le plus fréquent, quelle est la prévalence du mal de dos dans un monde du travail post-Covid profondément chamboulé par la généralisation du télétravail ?

 

Réalisé par l’Ifop pour Percko auprès d’un millier de salariés, ce panorama des souffrances physiques dans le monde du travail met en exergue l’importance des maux de dos dans un salariat qui tend souvent à sous-estimer ce trouble alors même qu’il peut impacter lourdement leur vie professionnelle et personnelle. Et s’il affecte toujours différemment les Français selon leur genre, leur morphologie ou leur type d’emploi (ex : manuel), force est de constater que le mal de dos semble être aujourd’hui aggravé par le télétravail au point que les salariés appellent à une meilleure prise en charge des équipements des télétravailleurs par leurs entreprises.

 

Les chiffres cles

 

  • La proportion de salariés souffrant d’au moins un trouble musculosquelettique (TMS) a progressé sensiblement entre 2010 (72%) et 2022 (86%), le mal de dos restant le trouble le plus répandu (69%), devant les douleurs liées à la nuque (58%), au genou (38%), au poignet (30%) et au coude (15%).
  • Et la plupart des salariés (77%) attribuent ces douleurs à leur activité professionnelle, en particulier les salariés souffrant du dos quotidiennement (86%). Plus largement, les salariés les attribuant à leur travail sont surreprésentés dans les rangs des travailleurs manuels (89%) et des télétravailleurs à temps complet (93%).
  • Si le mal de dos est une souffrance largement répandue (88% des salariés en ont souffert au cours des 12 derniers mois), les femmes en souffrent régulièrement (c’est-à-dire au moins une fois par semaine) sont nettement plus nombreuses (38%) que les hommes (27%), tout comme les télétravailleurs à temps complet (46%).
  • Le mal de dos reste néanmoins souvent encore perçu comme trop bénin pour faire l’objet d’un arrêt de travail : 42% des salariés souffrant d’un mal de dos admettent qu’il leur est déjà arrivé de ne pas oser demander un arrêt de travail à leur supérieur en raison d’un mal de dos alors qu’ils auraient dû (42%).
  • Or, l’enquête montre que les entreprises n’en font pas assez sur ce sujet. Une majorité de télétravailleurs (60%) estiment insuffisante la participation de leur entreprise à l’achat de matériel ergonomique et près de la moitié des salariés (47%) la jugent aussi insuffisante leur lieu de travail (47%).
  • Dans ce contexte, les trois quarts des salariés (73%) souhaitent que les entreprises financent des sièges aux télé-travailleurs, surtout ceux qui télétravaillent actuellement à temps partiel (81%) et qui sont donc sans doute moins équipés que les télétravailleurs à temps complet.

 

Le mal de dos est toujours le TMS le plus répandu chez les salariés français

 

Ces derniers l'attribue massivement à leur activité professionnelle.

 

  • Problème de santé publique incontournable : I’immense majorité des salariés français (86%) a déjà souffert de troubles musculosquelettiques, surtout les femmes (90%) et les catégories populaires (88%). Le mal de dos est le TMS disposant de la plus forte prévalence chez les salariés français, affectant plus des deux tiers d’entre eux (69%).
  • En outre, les douleurs liées aux TMS sont massivement attribuées au travail (par 77% des concernés), en particulier par les télétravailleurs à temps complet (93%), les ouvriers (91%), les travailleurs manuels (89%) et les salariés souffrant du dos quotidiennement (86%).
  • Et le mal de dos est une souffrance chronique répandue, loin d’être un phénomène ancien remontant à plusieurs années, qui affecte un tiers du salariat (33%) au moins une fois par semaine, notamment les femmes (38%), les employés (39%) et les ouvriers (36%). Surprise toutefois, il n’est pas l’apanage des travailleurs manuels et touche aussi largement les télétravailleurs à temps complet (46%).

 

Un trouble souvent sous-estimé par les salariés comme par leur management

 

Le mal de dos n'impacte pas seulement la vie professionnelle des français, mais aussi leur vie personnelle, notamment leurs activités sociales et sexuelles.

 

  • Perçu à tort comme bénin, le mal de dos impacte la vie professionnelle des salariés, surtout celle des télétravailleurs et des plus pauvres. La moitié des salariés souffrant du dos (46%) ont notamment déjà rencontré pour cette raison des difficultés à faire des tâches / missions professionnelles.
  • Cette souffrance est encore relativisée, pour ne pas dire tabou : la proportion de salariés à qui il est déjà arrivé de ne pas oser demander un arrêt de travail en raison d’un mal de dos alors qu’ils auraient dû (42%) est supérieure à celle (34%) de ceux ayant effectivement demandé un arrêt de travail en raison d’une telle souffrance ! Et les personnes en situation de précarité sont celles qui demandent le moins à arrêter le travail pour cause de mal de dos quand ils le devraient : il est déjà arrivé à la majorité – 60% – des salariés pauvres de ne pas oser le faire.
  • Au-delà du travail, le mal de dos est aussi un facteur de dégradation de l’état de santé physique (64% des concernés par le mal de dos) et psychologique (59%) d’une large proportion de salariés. Il nuit également à la vie sociale (42%) et la vie sexuelle (33%, dont 36% parmi les hommes) de fractions non négligeables du salariat.

 

Les télétravailleurs sont particulièrement exposés au mal de dos

 

Ils jugent insuffisante la participation de leur entreprise à leur environnement de travail et soutiennent massivement leur financement de sièges de bureau de qualité.

 

  • Une majorité de télétravailleurs estiment insuffisante la participation de leur entreprise à l’achat de matériel ergonomique (60%). Les salariés sont également très partagés concernant sa participation à l’achat de matériel sur leur lieu de travail (47% la jugent insuffisante).
  • Enfin, les trois quarts des salariés (73%) souhaitent que les entreprises financent des sièges de qualité aux télétravailleurs, avis surtout partagé par les plus concernés : télétravailleurs à temps partiel (81%) ou encore cadres (79%) et salariés des catégories aisées (80%).

 

Source : www.ifop.com

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